L’objectif du projet EPEP est de développer une formation pour les détenus et ex-détenus qui souhaitent devenir chefs d’entreprise. En effet, la création d’une entreprise est un bon moyen pour les ex-détenus de se réintégrer professionnellement.

 

Afin d’élaborer un support adapté, le consortium devait comprendre les besoins réels du groupe ciblé. Pour cela, une enquête (composée d’outils qualitatifs et quantitatifs) a été menée en Belgique, France et Italie afin de comprendre la réalité, les barrières et les besoins des prisonniers, ex-détenus, associations et centres de formation travaillant avec eux.

Un rapport a été réalisé et sera utilisé comme base pour créer les méthodologies et outils appropriés pour les prisonniers, ex-détenus et associations travaillant avec eux. En effet, l’ambition du projet est que n’importe quels associations ou organismes de formation travaillant avec les détenus et anciens prisonniers puissent utiliser le contenu du programme EPEP afin de pouvoir leur proposer un projet de création d’entreprise.

 

Voici quelques points clés du rapport :

 

La motivation : Les prisonniers et ex-détenus ont un attrait particulier pour la création d’entreprise. Le désir d’indépendance a été identifiée comme la source de motivation la plus courante.

Les barrières : Tous les acteurs considèrent que le financement est la plus grosse entrave à la création d’entreprise pour les ex-détenus. L’ensemble des tâches administratives liées à la création d’entreprise semblent aussi être un obstacle supplémentaire pour les ex-détenus. Le troisième élément pouvant entraver la création d’entreprise est le manque de compétences (compétences de base et professionnelles). Il est à noter que le manque de confiance en soi peut aussi représenter un problème important : la prison détruit souvent l’estime de soi et l’autonomie ; or ce sont des caractéristiques essentielles pour devenir chef d’entreprise. La plupart des associations rencontrées à l’occasion de l’enquête croient en ce projet mais pensent aussi que les ex-détenus ont d’abord besoin d’un certain temps pour se réintégrer avant de se lancer dans la création d’une entreprise.

Format de la formation : Une formation mixte (comprenant des sessions collectives et du travail individuel) est le format le plus approprié à la cible visée. Plus généralement, la présence d’un coach/ formateur est essentiel (en particulier s’il y a beaucoup de travail personnel) pour des raisons de motivation, d’aide et de soutien.

La formation entrepreneuriale : Il existe une demande pour ce type de cours mais parfois la création d’entreprise ne sera pas possible si d’autres compétences professionnelles ne sont pas acquises au préalable par les prisonniers. La définition d’un projet clair est nécessaire pour être efficace.

L’implication des associations et des centres de formation : Les associations interviewées sont enthousiastes à propos du projet mais, leurs compétences étant très hétérogènes, ils ne disposent pas toujours des connaissances entrepreneuriales nécessaires. Par conséquent, les partenaires d’EPEP vont devoir spécifier le profil des formateurs au sein des associations et des centres de formation.

Infrastructures informatiques : La situation informatique est très différente d’un pays à l’autre voire même d’une prison à l’autre. De ce fait, l’utilisation de l’outil e-learning par les détenus pourrait être compromise. La prochaine étape du projet doit donc porter sur la spécification du groupe cible que le projet vise (détenus ou ex-détenus avec un projet de création d’entreprise, détenus sans idée précise d’entreprise…) et sur l’analyse des méthodologies existantes concernant la formation entrepreneuriale pour les prisonniers.